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9/20/2011

Quand l’art était gratuit(예술이 무료였을때)






Quand l’art était gratuit
par Fabrice Bousteau

Il y a treize ans, quand j’étais encore un jeune critique, Erik Dietman (1937-2002), un artiste fabuleux né en Suède, mais qui a vécu la majorité de sa vie en France et dont la fondation Maeght va célébrer l’oeuvre en mai prochain, me raconta une histoire qui me marquera à vie. À 25 ans, alors qu’il était arrivé depuis quelques mois à Paris, Erik supplia un soir le barman de la coupole de lui faire crédit de quelques verres pour une fille qu’il voulait séduire quand celui-ci lui répondit : “Pas de problème, le vieux a payé ton ardoise.” Le vieux, c’était Alberto Giacometti, qu’Erik n’avait pas pourtant jamais rencontré. Giacometti, client fidèle de la brasserie, ayant observé Erik, avait demandé au directeur comment il pouvait aider ce jeune artiste en exigeant que celui-ci n’en sache rien! Cette générosité, ma génération l’a rarement rencontré. Pourquoi Giacometti et les artistes du milieu du XXe siècle étaient-ils plus généreux que les artistes d’aujourd’hui? Sans doute parce qu’à l’époque l’art était moins directement associé à une valeur financière, à l’argent. À celui qu’il surnommait Nounours, son dernier chauffeur et homme à tout faire, de son vrai nom Maurice Bressenu, Picasso offrit près d’une certaine d’oeuvres, souvent dédicacées. Celles-ci devient être dispersées à Drouot le 9 décembre dernier par les héritiers de Nounours, mais la vente a été suspendue à la demande du maître sans que l’on en connaisse la raison, puisque personne ne conteste l’authenticité des dons de Picasso à son chauffeur. Cette affaire intervient peu de temps après que Pierre le Guennec, un ancien électricien de Picasso, a exhumé un carton conservé pendant près de quarante ans comportant 271 oeuvres que lui aurait données l’artiste et qu’il souhaite vendre pour assurer la sécurité financière de son épouse, aujourd’hui malade. Les héritiers Picasso ont, là encore, bloqué la vente, mettant en doute la possibilité d’un tel don. Aujourd’hui rien ne prouve l’une ou l’autre version, mais on a envie de croire à celle de l’électricien, parce que c’est un conte de fées, mais aussi et surtout parce qu’elle rappelle que la création n’a pas de prix, que l’art n’est pas une marchandise comme une autre. Ce qui est sûr, c’est que l’on imagine mal aujourd’hui Jeff Koons offrir à son plombier une de ses oeuvres car, vu la cote de l’artiste, cela reviendrait à lui offrir un coffre de lingots d’or!
“ Fabrice Bousteau, Quand l’art était gratuit, édito, BEAUX-ARTS magazine, TTM éditions, Paris, Janvier, 2011, p.5”


예술이 무료였을때
Fabrice Bousteau

  13년전, 내가 젊은 비평가였을때, 스웨덴에서 태어난, 그러나 그의 인생의 전성기를 프랑스에서 보낸 그리고 그 다음해 5월에 La fondation Maeght 에서 그 작품을 유명하게 만드는 한 전설적인 아티스트, Erik Dietman (1937-2002)은 나와 삶속에 각인되게 될 이야기로 대화를 나누었다. 25살, 그가 Paris에 도착한지 몇달 지났을때, Erik은 어느 저녁 그의 아카데미의 바텐더에게 그가 마음을 사로잡기를 원하는 한 소녀를 위해 잔 몇개를 빌리기를 간청하였을때 바텐더는 그에게 대답하였다. “아무문제 없어요. 노인이 이미 당신의 빚을 지불하였습니다.”  그 노인은 Alberto Giacometti였다. 그러나 Erik은 전혀 만나본적이 없는 사람이었었다. 그 음식점의 신용있는 손님인 Giacometti는 이미 Erik을 관찰했었고, 주인에게 어떻게 저 젊은 예술가를 그가 전혀 그것을 알수 없게 도울수 있을지 까다롭게 물어보았었다. 이러한 인간미, 나의 세대에는 이러한 이야기를 드물게 들었다. 어째서 Giacometti와 20세기 중반의 예술가들은 지금의 예술가들보다 더 인간미 있을 수 있었을까? 당연히 그 시대에는, 예술을 지금보다 덜 직접적으로 경제적인 가치, 즉 돈에 속해있었다.

  곰인형라고 별명지어진, 그의 마지막 운전사이며 모든것을 한 사람, 그의 진짜 이름은 Maurice Bressenu 인 그에게, Picasso는 몇몇작품중에 하나를 종종 헌정하였다.  아무도 Picasso가 그의 운전수에게 증여한것에 이의를 제기하지 않았고, 그것들은 운전수의 상속인들에 의하여 지난 12월 9일 Drouot에 판매되려 하였으나, 그 판매는 우리가 그것에 대해 알수 있는 이유도 없이 주인의 상속인들의 요구에 의해서 중단되었다.  이 일은 얼마후에 Picasso의 전기기사였던 Pierre le Guennec이 Picasso가 그에게 주고 아픈 그의 배우자의 경재적 안정을 위해 팔기를 원했던 40여년간 보호된 그의 271개의 작품중 하나를 들어낸 다음에도 그에게 간섭하였다. Picasso의 상속인들은 증여에 대한 의심을 제시하며 판매를 제한하기를 계속 원했다. 오늘날에는 어느쪽이 거짓인가 전혀 증명하지 못하지만, 우리는 그 전기기사를 믿기를 원한다. 왜냐하면 이것은 하나의 동화같은 이야기기 때문이다. 그러나 마찬가지로, 그리고 무엇보다도 창조는 가격을 가지고 있지 않고, 예술은 다른것과 같은 상업적인 것이 아니라고 불려지기 때문이다. 

  확실한것은, 오늘날에 있어서는 상상하기 힘들다. 왜냐하면 그것은 마치 Jeff Koon이 자신의 작품중 하나를 자신의 배관공에서 선물하는것이고, 예술가의 차원에서는, 그것은 그에게 항금궤를 선물한 것으로 것과 같기 때문이다.

“ Fabrice Bousteau, Quand l’art était gratuit, édito, BEAUX-ARTS magazine, TTM éditions, Paris, Janvier, 2011, p.5”

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